Le secteur de l’agrobusiness guinéen, l’un des pourvoyeurs d’emploi surtout chez les jeunes et les femmes, est frappé de plein fouet par la crise économique due au Coronavirus. Depuis le début de cette pandémie, le secteur a connu un freinage sur toutes les activités économiques tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays.
Jointe au téléphone par notre Rédaction, la Directrice Générale de l’Entreprise Amidjor Agrobusiness et présidente de l’organisation panafricaine féministe dénommée AWEP-Guinée (African Women Entreprenership Programme) s’est exprimée sur cette crise qui sévit le secteur qu’elle entretient depuis quelques années.
« Cette pandémie affecte toutes nos activités économiques, la manière dont on exerçait avant, maintenant c’est tout à fait le contraire. Prenons par exemple les produits que nous transformons, c’est-à-dire les matières premières, nous ne pouvons plus les avoir à temps. Ensuite, le prix a grimpé parce qu’il n’y a pas de déplacement de véhicules », souligne notre invitée à l’entame de son intervention avant d’ajouter ceci.
« En plus, cela a occasionné l’inconscience professionnelle, parce qu’avant les intéressés venaient avec leurs marchandises, on voie, on trie et on fait le choix, mais comme maintenant on a limité le déplacement des personnes, on est obligée de faire le paiement d’argent soit par Orange Money soit par la banque pour pouvoir avoir ces matières premières. Mais malheureusement si tu n’es pas sur place pour faire le choix, les gens ne sont pas conscients, ils envoient des matières premières qui ne sont pas de qualité », déplore la dame.
D’autres difficultés évoquées par l’entrepreneure est que « les produits que nous transformons pour mettre dans les emballages ne sont pas fabriqués en Guinée. Et vu que les frontières sont fermées, on a du mal à les avoir ».
En réponse à la question de savoir qu’en est-il la situation de ses travailleuses, notre interlocutrice répond. « nous continuons à travailler avec des femmes mais le rythme du travail n’est plus comme avant, avec ça on était obligée de libérer beaucoup de femmes et prendre le strict minimum pour ne pas arrêter complètement les activités, certaines sont en congé technique, tout cela c’est pour éviter le regroupement, ce qui fait que le rythme du travail est réduit».
A l’écouter, toutes les dispositions sont prises au sein de son entreprise pour respecter et faire respecter les mesures bannières afin d’éviter aux membres de se faire contaminer par la maladie.
« Chez nous on a pris toutes les dispositions nécessaires pour éviter cette maladie. Et ce que je peux dire à l’endroit des populations, c’est l’utilisation des mesures sanitaires pour pouvoir éviter la propagation. Car certains pensent que le problème de Coronavirus est une invention de la politique, alors que la maladie est bel et bien réelle chez nous en Guinée. On ne fait pas les mesures bannières pour quelqu’un, comme l’utilisation des masques, on les utilise pour soi-même pour te protéger et protéger les autres », a-t-elle conseillé.
Avant de terminer ses propos, elle a lancé un appel aux femmes guinéennes pour inciter celles-ci à l’utilisation des réseaux sociaux comme un outil efficace pour vendre ses produits.
« A l’endroit des femmes qui sont dans les activités économiques, qui font la même chose que nous, de souscrire aux formations de renforcement de capacité dans la nouvelle technologie de développement pour faire notre commerce en ligne. Vu qu’on a limité les contacts, si on a la connaissance des nouvelles technologies de l’information, on peut vendre en ligne et on ne fera que livrer de temps à autre. Donc je demanderais à ces femmes de souscrire à ces formations pour apprendre comment vendre sur les réseaux sociaux et être dans la compétition nationale et internationale », a-t-elle conclu.
Sylla Youn, pour earthguinea.org